Les contours du désir
Enseignements théoriques et cliniques
Enseignement théorique
Dans l’expérience humaine le désir
peut adopter les figures les plus contrastées, voire les plus contradictoires.
Pouvant allier l’inconstance à la légèreté, dans le marivaudage par exemple, l’écart
qu’il entretient avec les normes en fait le talon d’Achille de tout système
fondant ses limites sur la maîtrise du moi. A cet égard, Aristote fait preuve d’une
grande rigueur lorsqu’il renvoie le désir à la bestialité1.
Freud suit une toute autre voie,
il ne s’appesantit pas sur les bigarrures du désir. En le rapportant à ce qui
origine le rêve il le met au principe des ratages qui jalonnent nos vies, les
actes manqués. La catégorie du vœu (wunsch) trouvera ensuite à s’ordonner tant à
la pulsion qu’à la libido.
Lacan, certes, compare le désir
aux déambulations du furet dans ses apparitions fugaces, dans ses fuites et ses
disparitions soudaines. Mais ce furet, loin de s’égarer, suit un parcours
parfaitement tracé. Ça circule entre fantasme et castration. La fuite du désir
est inscrite sur le trajet d’un réseau – un graphe – qui épouse une
combinatoire parfaitement réglée.
Les contours? Le chemin qu’emprunte
le désir dessine sa forme, lui donne ses allures: hystérique, obsessionnelle,
perverse mais aussi inhibée, sublimée…ou encore prévenu, impossible,
insatisfait… à moins qu’il ne soit décidé.
En s’aidant du séminaire de
Lacan Le désir et son interprétation, de la présentation qu’en a faite
Jacques-Alain Miller lors d’une rencontre UFORCA, la session 2014 de l’Antenne
clinique, tant à Amiens qu’à Reims, s’attachera à préciser l’importance que revêt
la structure du désir pour le clinicien, comme ce qui permet d'éviter
cette régression dans le traitement, évoquée par Lacan, lorsque la pratique
trouve son principe directeur dans une référence unilatérale faite à la réalité2.
1 Ethique à Nicomaque. Livre VII.
Garnier Flammarion
2
Le désir et son interprétation Seuil p. 490
Programme des Enseignements théoriques
Première
séance 9 janvier 2014
Introduction Le graphe (chapitres
1 et 2 du Séminaire VI de Lacan)
par Christophe Delcourt &
Bernard Lecoeur
Deuxième
séance 13 février 2014
Du désir dans le rêve (chap. 3,
4, 5, 6, 7)
par Brigitte Gauin &
Myriam Papillon
Troisième
séance 13 mars 2014
Sur un rêve analysé par Ella
Sharpe (chap. 8, 9, 10, 11, 12)
par Marie-Rose Allenda-Leclère
& Monique Teyssier
Quatrième
séance 10 avril 2014
Sept leçons sur Hamlet (1) L’acte
(chap. 13, 14, 15, 16)
par Brigitte Gauin &
Christophe Delcourt
Cinquième
séance 15 mai 2014
Sept leçons sur Hamlet (2)
Objet/Fantasme (chap. 17, 18, 19, 20, 21)
par Monique Teyssier &
Myriam Papillon
Sixième séance
5 juin 2014
Fantasme pervers et sublimation
(chap. 22, 23, 24, 25, 26, 27)
par Marie-Rose Allenda-Leclère
& Bernard Lecoeur
Enseignement clinique
étude de cas de la pratique des participants
Cet
enseignement offre aux participants la possibilité d’exposer un cas de leur
pratique en l’éclairant de l’orientation lacanienne de la psychanalyse.
Chaque
participant qui s’engage dans ce travail peut rencontrer un enseignant de son
choix pour être aidé dans la mise en forme et la construction du cas exposé.
L’élucidation
clinique du cas recourt à la psychanalyse et aux différentes psychothérapies
mais aussi aux pratiques des médecins, des infirmiers, des éducateurs,
psychomotriciens, orthophonistes, assistants sociaux, enseignants, etc. Il s’agit
de cerner les problèmes de la mise en jeu des pratiques à partir de la parole,
c'est-à-dire à partir des réponses que le sujet apporte aux impasses qu’il
rencontre.
Poser que
le sujet répond c’est mettre l’accent sur sa position, celle qu’il occupe dans
la structure: névrotique, perverse ou psychotique.
Le thème Les
contours du désir est une invitation à prendre en considération non
seulement ce qui s'offre au sujet comme autant d'issues ou d'impasses à la réalisation
de son désir mais aussi cela pourra être l'occasion de prendre en compte une
lecture du réel allant de pair avec l'évolution du discours social ambiant.
Afin que tous les participants puissent être plus
directement concernés par l’étude de cas, il est précisé que les pratiques
autres que cliniques peuvent y prendre place pour interroger leur rapport à la
psychanalyse.